Inscrite dans le calendrier français « le dernier dimanche de mai » par l'article 2 de la loi du 24 mai 1950, la Fête des mères, rapidement récupérée par les marques pour faire vendre, remonte en réalité au XIXe siècle. On célébrait donc déjà les mamans bien avant que cette fête ne soit inscrite dans la loi.
À l’origine, c’est une revendication des mouvements familialistes et natalistes apparus à la fin du XIXe siècle. Cette revendication devient de plus en plus forte pendant l’entre-deux-guerres, la Première Guerre mondiale ayant été particulièrement meurtrière. Les associations natalistes souhaitent que les couples fassent plus d’enfants. L’idée n’était pas de célébrer toutes les mamans, mais seulement les mères de familles nombreuses.
Ces associations demandent des mesures répressives, comme l’interdiction de vendre des produits contraceptifs et une plus forte condamnation de l’avortement. Mais aussi des mesures financières pour inciter les couples à fonder des familles nombreuses : des allocations, des primes d’allaitement. Et, surtout, des mesures honorifiques comme des médailles d’argent, d’or ou de vermeille, et une réelle fête en l’honneur des mères de famille. On a des preuves de certaines célébrations. À Lyon, en 1918, une fête a été organisée au cours de laquelle des hommes politiques ont tenu des discours, et des médailles et des allocations ont été distribuées. En 1926, le Conseil supérieur de la natalité - un conseil consultatif - émet le souhait qu’il y ait, chaque mois, une fête des mères. L’idée était donc dans l’air et il y avait déjà quelques réalisations pratiques. Mais les Français ne semblaient pas particulièrement vouloir y adhérer.
(Propos de Françoise Thébaud - Historienne - in Le Figaro Madame, le 21 mai 2015;
à lire aussi Les Femmes au temps de la guerre de 14)
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